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pour revenir à la maison sans que vous nous vissiez ; mais nous nous sommes trompés de chemin et nous avons marché longtemps, bien longtemps, sans savoir où nous étions. Maurice et Adolphe avaient peur et pleuraient…

maurice, interrompant.

Pas du tout, je n’avais pas peur, et je riais.

cécile.

Tu riais ? Ah ! ah ! joliment ! Tu pleurais, mon cher, et c’est Hélène qui te rassurait et qui te consolait. Laisse-moi finir notre histoire… Nous marchions ou plutôt nous courions toujours en avant, lorsque deux chiens énormes et très méchants s’élancent d’un hangar et veulent se jeter sur nous ; nous crions : Au secours ! Nous courons, les chiens courent après nous, nous attrapent, se jettent sur nous l’un après l’autre, déchirent nos vêtements, nous barrent le chemin et nous forcent, en aboyant après nous, à retourner sur nos pas. Un bonhomme sort de la maison et appelle les chiens « Rustaud ! Partavo ! » Les chiens nous quittent et l’homme vient à nous.

« — Mes chiens vous ont fait peur, Messieurs, Mesdemoiselles ? Faites excuse ! Ils sont jeunes, ils sont joueurs ; ils ne vous auraient pas mordus tout de même. »

« Nous pleurions tous et nous ne pouvions répondre : l’homme s’en aperçut.

« — Est-ce que ces messieurs et ces demoiselles ont quelque chose qui leur fait de la peine ? Si je pouvais vous venir en aide, disposez de moi, je vous en prie.