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répète ; laissez-moi faire !… Grand Dieu ! trois heures ! Ils vont venir dans une heure ! Je ne suis ni coiffée ni habillée. »

Mme des Ormes sortit en courant. M. des Ormes leva les épaules et rentra dans sa chambre pour oublier, à l’aide d’une mélodie écorchée sur son violon, les bizarreries de sa femme et le joug qui pesait sur lui.

Christine, qui n’avait pas autant d’embarras de toilette que sa mère, fut prête de bonne heure et vit arriver, peu d’instants après, son oncle et sa tante de Cémiane avec Bernard et Gabrielle, puis M. de Nancé avec François et Paolo, puis les Sibran et les Guibert.

Mme des Ormes ne paraissait pas encore ; M. des Ormes semblait un peu embarrassé, faisait des excuses de l’absence de sa femme, qui, disait-il, avait eu beaucoup d’occupations.

Enfin, Mme des Ormes fit son apparition au salon dans une toilette resplendissante qui surprit toute la société ; elle provoqua les compliments, fit remarquer ses beaux bras (trop courts pour sa taille), sa peau blanche (blafarde et épaisse), sa taille parfaite (grâce à une épaule et à un côté rembourrés), ses beaux cheveux (crépus et d’un noir indécis). M. et Mme de Cémiane souffraient du ridicule qu’elle se donnait ; les autres s’en amusaient et s’extasiaient sur les beautés qu’elle leur signalait et qu’ils n’auraient pas aperçues sans son aide.

Pendant ce temps, les enfants, au nombre de