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Donnez-les-moi, que je les place comme il faut.

paolo.

Voilà, signor Bernardo. »

Paolo tendit la pêchette déjà accrochée à une racine qui sortait d’un rocher. Bernard la prit et la plaça avec deux autres dans un recoin où venaient se réfugier quelques écrevisses.

Pendant qu’il arrangeait ses pêchettes, Paolo restait immobile, un peu honteux, un peu mécontent, et n’osant le témoigner. François et Christine s’aperçurent de son embarras, et s’approchèrent de lui :

« Mon cher Monsieur Paolo, lui dit tout bas le petit François, prenons les quatre pêchettes qui restent, et allons les mettre près d’un rocher où vous vouliez mettre les autres ; je suis sûr qu’il y a des écrevisses par là.

— Vous croyez, signor excellentissimo ? dit Paolo d’un air joyeux.

christine.

Oui, oui, François a raison, mon pauvre monsieur Paolo ; venez avec nous. »

Paolo sourit et saisit les pêchettes oubliées ; il les arrangea, les plaça très habilement et attendit patiemment les écrevisses ; elles ne tardèrent pas à arriver en foule, si bien que lorsque Bernard leva sa pêchette en criant d’un air triomphant : « J’en ai trois ! »

Paolo leva les siennes et s’écria avec une voix retentissante : « Z’en ai dix-houit et des souperbes !