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madame des ormes, embarrassée.

Je suis désolée…, je suis charmée !… je regrette… de ne l’avoir pas su plus tôt.

m. de nancé.

Vous lui auriez épargné cette nouvelle humiliation, n’est-ce pas, Madame ? Pauvre enfant ! il en a tant supporté ! Il y est plus fait que moi !

françois.

Papa ! papa ! je vous en prie, ne vous en affligez pas ! Je vous assure que cela m’est égal ! Je suis si heureux ici, au milieu de vous tous ! Bernard, Gabrielle et Christine sont si bons pour nous ! Je les aime tant !

— Et nous aussi nous t’aimons tant, mon bon François, dit Christine à demi-voix en lui serrant la main dans les siennes.

— Et nous t’aimerons toujours ! Tu es si bon ! reprit Gabrielle en lui serrant l’autre main.

bernard.

Et partout et toujours nous nous défendrons l’un l’autre ; n’est-ce pas, François ? »

Mme des Ormes était restée fort embarrassée pendant ce dialogue ; M. des Ormes ne l’était pas moins qu’elle, pour elle ; M. et Mme de Cémiane étaient mal à l’aise et mécontents de leur sœur. M. de Nancé restait triste et pensif. Tout à coup Paolo se leva, étendit le bras et dit d’une voix solennelle :

« Écoutez tous ! Écoutez-moi, Paolo. Zé dis et zé zoure qué lorsque cet enfant, que la signora appelle Esoppo, aura vingt et oune ans, il sera