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que sa langue se déliait, Mme des Ormes faisait la gracieuse avec M. de Nancé, que lui avait présenté Mme de Cémiane, et l’Italien, qui saluait et qui faisait son possible pour plaire à Mme des Ormes, afin d’être engagé à aller la voir, ce qui lui ferait une connaissance de plus.

Il avait bien vite deviné que c’était à Mme des Ormes qu’il fallait plaire pour être admis chez elle ; aussi ne cessa-t-il de chercher les occasions de lui être agréable ; elle laissa tomber une épingle qui attachait son châle, Paolo se précipita à quatre pattes pour la chercher.

madame des ormes.

Ce n’est pas la peine, Monsieur Paolo : une épingle n’a rien de précieux.

paolo.

Oh ! une épingle portée par vous, bella signora, est oune trésor.

madame de cémiane, riant.

Joli trésor ! Voyons, Monsieur Paolo, finissez vos recherches ; je vous répète que ce n’est pas la peine.

paolo.

Zamais, signora ; zé resterai ployé vers la terre zousqu’à la trouvaille dé ce trésor.

— Madame la comtesse est servie » annonça un valet de chambre.

Chacun se dirigea vers la salle à manger ; Paolo restait à quatre pattes. Il se releva sur ses genoux quand tout le monde fut sorti.

« Per Bacco ! dit-il à mi-voix en se grattant la tête ! z’ai fait oune sottise… Quoi faire ?… ils vont