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je ne la trouverai jamais. Voilà pourquoi je reste garçon et pourquoi je suis sans cesse à Nancé. »

Christine l’embrassa pour toute réponse, et fit part de l’explication de Bernard à François et à M. de Nancé, qui l’en aimèrent plus tendrement.

Isabelle resta et est encore chez ses enfants, comme elle continue d’appeler François et Christine ; elle soigne et élève tous les enfants, et elle déclare qu’elle mourra chez eux. Christine et François la comblent de soins et d’affection ; elle est heureuse plus qu’une reine.

Quant à Christine et à François, ils ne se lassent pas de leur bonheur ; ils ne se quittent pas ; ils n’ont jamais de volontés, du goûts, de désirs différents. Ils ne vont pas à Paris, et ils vivent à Nancé chez leur père.

Mme de Sibran est morte peu après la triste fin du malheureux Adolphe. M. du Sibran, bourrelé de remords de l’éducation qu’il avait donnée à ses fils, s’est fait capucin ; il prêche bien et il est très demandé pour des missions.

Mina est entrée chez une princesse valaque, où on lui promettait de bons gages ; mais, ayant été surprise par le prince pendant qu’elle battait une des petites princesses, le prince la fit saisir et la fit battre de verges à tel point qu’elle passa un mois à l’hôpital. Quand elle fut guérie, elle voulut partir, mais le prince la retint de force et l’obligea à reprendre son service ; il n’y a pas de mois qu’elle ne soit vigoureusement punie pour