Page:Ségur - François le bossu.djvu/366

Cette page a été validée par deux contributeurs.

seau charmant, mais simple et conforme à ses goûts et à la vie qu’elle désirait mener.

Ce fut Paolo qui fut chargé de le lui remettre.

« Voyez, disait-il, voyez, ma Christinetta, comme c’est zoli ! Quelle zentille robe ! vous serez sarmante avec toutes ces zoupes, ces dentelles, ces cacemires, et tant d’autres soses. »

La soirée du contrat commençait, lorsqu’on apporta une caisse avec recommandation de l’ouvrir de suite, ce qui fut exécuté. Elle contenait un beau portrait de Christine, peint par Bernard pour François. Christine et François furent touchés de cette attention et en remercièrent tendrement Bernard.

« C’est là ton secret », lui dit Christine.

François fut l’objet de la curiosité et de l’admiration générales ; Adolphe, qui eut l’audace d’accepter l’invitation, fut aussi étonné que furieux ; il espérait pouvoir se venger du refus de Christine en se moquant de son bossu, et il ne put qu’enrager intérieurement sans oser faire paraître son déplaisir.

Le jour du mariage se passa dans un tranquille bonheur ; Christine, après la messe, fut emmenée par son père et François.

« À vous, mon père ; à toi, mon François, dit Christine quand la voiture roula vers Nancé ; à vous pour toujours. »

Et, s’appuyant sur l’épaule de son père, elle pleura. Ses larmes furent comprises par son père