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Jamais je ne t’aurais reconnu ! Vraiment, Paolo a fait un miracle ! »

Ce fut une joie, un bonheur général ; Paolo, M. de Nancé et Christine étaient rayonnants. Pendant que les jeunes gens causaient, riaient, et que Paolo racontait à sa manière la guérison et le traitement de François, M. de Nancé causait avec M. et Mme de Cémiane du mariage, du contrat, et les rassurait sur la dot de Christine.

« C’est moi qui me suis arrogé le droit de la doter, mes chers amis, dit-il ; j’ai été son père adoptif ; je deviens son vrai père, et je partage ma fortune avec mes deux enfants, revenu et capital. Nous en aurons chacun la moitié ; j’ai soixante mille francs de revenu, chacun de nous en aura trente mille, le jeune ménage comptant pour un. Nous vivrons tous ensemble ; nous ne quitterons guère Nancé, à ce que je vois. Ne vous occupez donc pas de la fortune de Christine ; le contrat de mariage lui en donnera autant qu’à François. Je ne veux même pas que son trousseau lui vienne d’un autre que moi.

madame de cémiane.

Oh ! quant à cela, cher Monsieur, laissez-nous en faire les frais.

m. de nancé.

Pardon, chère Madame ; je crois avoir acquis le droit de traiter Christine comme ma fille. Faites-lui le présent de noces que vous voudrez, mais laissez-moi le plaisir de lui donner trousseau et meubles. Vous le voulez bien, n’est-il pas vrai ?