Et pourquoi ne m’avoir pas emmenée ?
Parce que tu avais seize ans, que François en avait vingt, et que ce n’eût pas été convenable aux yeux du monde que je t’emmène avec moi.
Ah oui ! le monde ! c’est vrai. Et avez-vous reçu ma lettre et celle de ma mère ?
Le matin même de notre départ, mon enfant. Tu nous as parfaitement jugés ; bien loin de regretter ta fortune, nous sommes enchantés de n’avoir d’eux que toi, ta chère et bien-aimée personne, et d’avoir même à te donner ta robe de noces.
Emblème de mon bonheur, père chéri ! Et moi, je suis heureuse de tout vous devoir, tout, jusqu’aux vêtements qui me couvrent. »
Les premières heures passèrent comme des minutes. Quand il fut temps pour Christine de partir :
« Mon père, dit-elle en passant son bras autour du cou de M. de Nancé comme au jour de son enfance ; mon père,… ne puis-je rester ?
Chère enfant, je n’aimerais pas à te voir rentrer trop tard.
Je ne rentrerais pas du tout, mon père ; je reprendrais près de vous notre chère vie d’autrefois.