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quittant François et en embrassant Paolo à plusieurs reprises. Non, je n’oublie pas ce que je vous dois. Si vous saviez combien je vous aime ! quelle reconnaissance je me sens pour vous ! Oh ! François ! cher François ! mon cœur déborde de bonheur ! Pauvre ami ! te voilà donc dépouillé de cette infirmité qui gâtait ta vie !

françois.

Et que je bénis, ma sœur, mon amie, puisqu’elle m’a fait connaître les adorables qualités de ton cœur, et le degré de dévouement auquel pouvait atteindre ce cœur aimant et dévoué.

— Dévouement ? dit Christine en souriant ; ce n’était pas du dévouement ; c’était l’affection, la reconnaissance la plus tendre et la mieux méritée ; je n’y avais aucun mérite ; j’aimais toi et mon père parce que vous avez été toujours pour moi d’une bonté si constante, si pleine de tendresse, que je m’attendrissais en y pensant… Mais pourquoi, mon père, ne m’avez-vous pas dit ou écrit ce que faisait notre bon Paolo pour mon cher François ?

m. de nancé.

Parce que le traitement pouvait ne pas réussir, et que tu pouvais en éprouver du mécompte et du chagrin. Paolo avait inventé un système mécanique qui agissait lentement et qui pouvait ne pas avoir le succès qu’il en espérait. Je t’ai donc laissée au couvent, me trouvant dans la nécessité d’habiter un pays chaud pendant les deux années que devait durer le traitement de François.