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vous enverrai demain notre consentement par devant notaire, afin de ne plus entendre parler de cette affaire. Dès que la vente des Ormes, qui est en train, sera terminée, nous partirons pour la Suisse et puis pour Florence, où j’ai l’intention de me fixer. Dites bien à M. de Nancé que Christine n’a et n’aura pas le sou. Adieu, ma sœur ; mille compliments à votre mari… Je n’ai pas même de quoi faire un trousseau à Christine. Dites-le.

« Caroline des Ormes. »

Christine laissa tomber tristement la lettre de sa mère.

« Quelle indifférence ! se dit-elle. Pas un mot, pas une pensée de tendresse pour moi, leur fille, leur seule enfant ! Et ce bon, ce cher M. de Nancé ! quels soins, quelle bonté, quelle tendresse, quelle préoccupation constante de mon bien-être, de mon bonheur ! Oh ! que je l’aime, ce père bien-aimé que le bon Dieu m’a envoyé dans mon triste abandon ! Et François ! ce frère chéri qui depuis des années ne vit que pour moi, comme je ne vis que pour lui et pour notre père ! Quelle joie remplit mon cœur depuis que je suis certaine d’être à eux pour toujours ! Quand donc m’annonceront-ils leur retour ? Je devrais recevoir la lettre aujourd’hui ! »

Après avoir écrit à François, Christine se mit à écrire à M. de Nancé en lui envoyant la lettre de sa mère.

« Je ne sais pourquoi, disait-elle, ma tante a