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jamais, c’est tout ce que je vous demande en retour de ma vive tendresse. Je vous prie instamment, mon père chéri, de vous mettre en route de suite après la lecture de ma lettre. Si vous attendez ma réponse avec impatience, vous jugez avec quels sentiments je vous attends. Si je m’écoutais, j’irais moi-même vous porter cette réponse ; mais je comprends que ce serait ridicule aux yeux du sot monde que vous me soupçonnez de pouvoir regretter.

« Au revoir donc sous peu de jours, mon père chéri ; je n’appelle plus François que mon mari dans mon cœur, et je suis aujourd’hui sa femme dévouée et affectionnée. Bientôt je signerai Christine de Nancé. Que je serai heureuse ! Je vous embrasse, mon père, mille et mille fois, et François aussi.

« J’oublie que je n’ai pas encore le consentement de mes parents ; mais ça ne fait rien. Ma tante s’est chargée d’écrire et de l’avoir. »


Lorsque M. de Nancé reçut cette réponse de Christine, lui aussi eut les yeux pleins de larmes de joie et de reconnaissance ; la tendresse si dévouée, si absolue de Christine le toucha profondément. Il appela François.

« La réponse de Christine, mon fils.

françois.

Que dit-elle, mon père ? Consent-elle ?

m. de nancé.

Mon enfant, je suis heureux ! Quel trésor nous recevons de Dieu ! Lis, mon enfant, lis, tu verras quel cœur et quelle âme. »