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mena hors du salon. La pauvre Christine tremblait ; elle craignait beaucoup sa bonne, qui était injuste et méchante. La bonne la poussa dans la carriole qui venait la chercher, y monta elle-même ; la carriole partit.

Christine pleurait tout bas ; la bonne la grondait, la menaçait en allemand, car elle était Allemande.

la bonne.

Je dirai à votre maman que vous avez été méchante ; vous allez voir comme je vous ferai gronder.

christine.

Je vous assure, ma bonne, que je suis venue tout de suite. Je vous en prie, ne dites pas à maman que j’ai été méchante ; je n’ai pas voulu vous désobéir, je vous assure.

la bonne.

Je le dirai, Mademoiselle, et, de plus, que vous êtes menteuse et raisonneuse.

christine

Pardon, ma bonne ; je vous en prie, ne dites pas cela à maman, parce que ce n’est pas vrai.

— Allez-vous bientôt finir vos pleurnicheries ? Plus vous serez méchante et maussade, plus j’en dirai. »

Christine essuya ses yeux, retint ses sanglots, étouffa ses soupirs, et, après une demi-heure de route, ils arrivèrent au château des Ormes, où demeuraient les parents de Christine. La bonne l’entraîna au salon ; M. et Mme des Ormes y étaient ; elle la fit entrer de force. Christine restait près de