Page:Ségur - François le bossu.djvu/321

Cette page a été validée par deux contributeurs.
XXV


deux années de tristesse


Lorsque Christine se trouva seule avec la supérieure, qu’elle fut assurée de ne plus revoir M. de Nancé ni François, son courage faiblit et elle se laissa aller à un désespoir qui effraya la supérieure : elle parla à Christine, mais Christine ne l’entendait pas ; elle la raisonna, l’encouragea, mais ses paroles n’arrivaient pas jusqu’au cœur désolé de Christine. Ne sachant quel moyen employer, la supérieure la mena à la chapelle du couvent.

« Priez, mon enfant, lui dit-elle ; la prière adoucit toutes les peines. Rappelez-vous les sentiments si religieux de votre père et de votre frère. Imitez leur courage, et n’augmentez pas leur douleur en vous laissant toujours aller à la vôtre. »

Christine tomba à genoux et pria, non pour elle, mais pour eux ; elle ne demanda pas à souffrir moins, mais que les souffrances leur fussent épar-