de même ; enfin, après deux années de séjour à Pau, un jour, après avoir reçu une lettre de Christine et de Mme de Cémiane et en avoir longuement causé avec son père, François lui dit :
« Mon père, pouvons-nous parler à Christine aujourd’hui ? Je suis si malheureux loin d’elle !
— Oui, mon ami, nous le pouvons. Paolo vient tout juste de me dire qu’il m’y autorisait et qu’il répondait de toi sur sa tête. »
François serra vivement la main de son père et le quitta en disant :
« Mon père, écrivez et faites des vœux pour moi ; j’ai peur.
— Je suis fort tranquille, moi, mon ami ; comment pouvons-nous douter de ce cœur si rempli de tendresse ? »
M. de Nancé n’était pourtant pas aussi calme qu’il le disait ; quand François fut parti, il se promena longtemps avec agitation dans sa chambre et relut plusieurs fois la lettre de Christine. Puis il se mit à écrire lui-même. Pendant qu’il est ainsi occupé, nous allons savoir ce qu’avait fait et pensé Christine pendant ces deux longues années.