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que ferais-je d’une grande fille comme Christine ? Je ne saurais pas m’en occuper, la diriger ; elle courrait risque d’être fort mal élevée.

m. de nancé.

Ce ne serait pas impossible, Madame, si vous ne vous en occupez pas ; mais il faut que vous preniez un parti quelconque, car enfin Christine a seize ans et elle est votre fille.

madame des ormes.

Elle est bien plus à vous qu’à nous. Christine n’a jamais eu de cœur, et c’est ce qui m’en a détachée. D’abord et avant tout, je ne veux pas d’elle chez moi ; ma maison n’est pas montée pour cela, et mon genre de vie ne lui conviendra pas.

m. de nancé.

Alors, Madame, me permettrez-vous un conseil dans votre intérêt à tous ?

madame des ormes.

Oui, oui, donnez vite.

m. de nancé.

Mettez-la au couvent pour deux ou trois ans.

madame des ormes.

Parfait ! admirable ! Mais pas à Paris ! Je ne veux absolument pas l’avoir à Paris.

m. de nancé.

Le couvent des dames Sainte-Clotilde, qui est à Argentan, est excellent, Madame.

madame des ormes.

Très bien. C’est arrangé ; n’est-ce pas, Monsieur des Ormes ? Vous donnez, comme moi, pleins pouvoirs à M. de Nancé ? »