mandèrent pardon à Maurice de leur aveuglement.
« Mon fils, mon cher fils ! s’écria la mère, si j’avais eu le moindre soupçon de la gravité de ton état, je ne t’aurais jamais quitté. Plutôt perdre toute ma fortune et la dernière bénédiction de mon père, que le dernier soupir de mon fils. »
Ils restèrent longtemps près de Maurice sans qu’on pût les en arracher. M. de Nancé se rendit près d’eux et parvint à leur rendre un peu de calme en leur parlant de la douceur, de la résignation de Maurice, de sa tendresse pour eux, des efforts qu’il avait faite pour dissimuler ses souffrances, dans la crainte de les inquiéter et de les chagriner. Il leur parla de sa piété, des sentiments profondément religieux qui lui avaient tant fait désirer sa première communion. Isabelle les rassura sur les soins qu’il avait reçus, sur la tendresse que lui avaient témoignée M. de Nancé, François et Christine ; elle leur redit toutes ses paroles, toutes ses recommandations, et enfin elle leur représenta si vivement la triste vie qu’il était destiné à mener, et ses propres terreurs devant les misères et les humiliations qu’il pressentait, qu’ils finirent par comprendre que sa fin prématurée était un bienfait de Dieu qui l’avait pris en pitié.
Ils voulurent voir, remercier et embrasser François et Christine, et ils pleurèrent avec eux près du corps de Maurice.
Les jours suivants, M. de Nancé éloigna le plus possible les enfants de ces scènes de deuil. Paolo