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pleure pas, François ; écoute-moi, car je me sens bien faible. Quand je ne serai plus, prie pour moi, demande au bon Dieu de me pardonner ; aime-moi mort comme tu m’as aimé vivant ; ton amitié a été ma consolation dans mes peines ; elle a sauvé mon âme en me ramenant à Dieu. Que Dieu te bénisse, mon François, et qu’il te rende le bien que tu m’as fait !

« Et toi, Christine, ma bonne et chère Christine, qui m’as aimé comme un frère, comme un ami ; ta tendresse, tes soins ont fait le bonheur des derniers mois de ma triste et pénible existence. Que Dieu te récompense de ta bonté, de ta charité, de ta tendresse ! Que Dieu te bénisse avec François ! Puisses-tu ne jamais le quitter pour votre bonheur à tous deux et celui de votre excellent père !… Oh ! monsieur de Nancé, mon père en Dieu, mon sauveur, je vous aime, je vous remercie ; ma reconnaissance est si grande, que je ne puis l’exprimer comme je le voudrais. Que Dieu… ! »

Un nouveau vomissement de sang interrompit Maurice. François et Christine, à genoux près de son lit, pleuraient amèrement ; M. de Nancé était vivement ému. Maurice revint à lui ; il demanda M. le curé, que M. de Nancé avait déjà envoyé prévenir et qui entrait. Maurice reçut une dernière fois l’absolution et la sainte communion ; il demanda instamment l’extrême-onction, qui lui fut administrée.

Depuis ce moment, un grand calme succéda à l’agitation et à la fièvre ; il pria M. de Nancé, dans