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« Le croyez-vous bien malade, papa ? dit François avec anxiété.

m. de nancé.

Je ne sais, mon ami ; il est possible qu’il voie juste en se croyant près de sa fin ; il est extrêmement changé et affaibli depuis quelque temps déjà. Aujourd’hui son visage est très altéré. Le départ de ses parents l’a beaucoup affligé.

françois.

Pauvre Maurice ! et moi qui ne l’aimais pas !

christine.

Et moi donc ? Mais nous allons le soigner comme si nous l’aimions tendrement ; n’est-ce pas, François ?

françois.

Oh oui ! Et je l’aime réellement à présent ; il me fait trop pitié.

christine.

Je suis comme toi, et je crois que je l’aime. »

Quand le médecin arriva, il traita légèrement le vomissement de sang de Maurice ; il l’attribua à sa chute, et pensa que ce serait un bien pour le fond de la santé ; il engagea Maurice à se lever, à manger, à sortir, à faire enfin ce que lui permettraient ses forces. M. de Nancé lui demanda pourtant d’écrire à M. et à Mme de Sibran pour les avertir de l’accident arrivé à leur fils. Lui-même leur en raconta tous les détails en ajoutant l’opinion du médecin, et promit de les avertir de la moindre aggravation dans l’état de Maurice. Cette consultation rassura tout le monde, excepté Maurice