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maurice.

Pardon, Monsieur ; je ne dirai plus rien. »

François et Christine s’assirent près du lit de Maurice et cherchèrent à le distraire en causant, avec M. de Nancé, de leurs projets d’hiver et de l’été prochain. Ils mêlaient toujours Maurice à leurs projets, pensant lui faire plaisir. Il souriait tristement ; à la longue, une larme, qu’il retenait, coula le long de sa joue.

françois.

Maurice, tu pleures ? Souffres-tu ? Qu’as-tu ?

maurice.

Je ne souffre que d’une grande faiblesse. Je pleure parce que je vous aurai quittés depuis longtemps quand le printemps arrivera.

m. de nancé.

Pourquoi ? Si votre bonheur et votre santé dépendent de votre séjour chez moi, je ne serai pas assez cruel pour vous renvoyer, mon pauvre garçon.

maurice.

Ce n’est pas ce que je veux dire, Monsieur… Je crois que je n’ai plus longtemps à vivre.

françois.

Maurice, ne pense donc pas à des choses si tristes !


maurice.

Mes bons amis, le peu d’affection que m’a témoigné mon frère, le départ de maman et de papa, que je croyais ne jamais quitter dans l’état où je suis, la crainte de mourir loin d’eux, sans les revoir, sans recevoir leur bénédiction, sans les