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François réprima un petit mouvement de mécontentement du vol que voulait lui faire Maurice de l’amitié de Christine. Mais il réfléchit que Christine n’avait pour Maurice que de la compassion, et que ce n’était qu’un acte de charité qu’elle exerçait envers lui.

« À demain ! lui dit François.

— Oui, à demain, cher ami ! dit gaiement Maurice. Eh bien, tu pars sans me donner la main ?

françois.

C’est vrai ! Je n’y pensais pas ! Viens de bonne heure.

maurice.

Le plus tôt que je pourrai ; merci, mon ami. »

François s’en retourna à Nancé un peu pensif ; il rencontra à moitié chemin Christine et son père qui venaient à sa rencontre.

M. de Nancé demanda des nouvelles de Maurice, pendant que Christine disait à François :

« Qu’as-tu ? tu es triste !

— Oui, je suis fâché contre moi-même. »

Et il raconta à son père et à Christine ce que lui avait dit Maurice.

« Et alors…, dit-il.

christine, vivement.

Et alors, tu as été fâché contre lui, et tu as eu envie de lui dire que je n’étais pas son amie et que tu étais et serais mon seul ami, et que je ne l’aimerais jamais comme je t’aime ? Et puis, tu ne l’aimes pas ; tout comme moi, dit Christine en riant et en l’embrassant.