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françois.

Oui, je comprends, mais pas comme tu dis. C’est les Autrichiens qui tuaient les pauvres Italiens, et qui brûlaient tout, et qui ont tué les parents et les sœurs de l’homme et ont brûlé sa maison. Comprends-tu, Christine ?

christine.

Oui, très bien ; parce que tu dis très bien ; mais Gabrielle disait très mal.

gabrielle.

Ce n’est pas ma faute si tu es bête et que tu ne comprends rien. Tu sais bien que ta maman te dit toujours que tu es bête comme une oie. »

Christine baissa la tête tristement et se tut. François s’approcha d’elle et lui dit en l’embrassant :

« Non, tu n’es pas bête, ma petite Christine. Ne crois pas ce que te dit Gabrielle.

christine.

Tout le monde me dit que je suis laide et bête, je crois qu’ils disent vrai. »

Et une larme coula le long de sa joue.

gabrielle, l’embrassant.

Pardon, ma pauvre Christine, je ne voulais pas te faire de peine ; j’en suis fâchée ; non, non, tu n’es pas bête ; pardonne-moi, je t’en prie. »

Christine sourit et rendit à Gabrielle son baiser. La cloche sonna pour le dîner, et les enfants coururent à la maison pour se nettoyer et arranger leurs cheveux.

Le dîner se passa gaiement, grâce à l’aventure