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tu n’oublieras pas que tu vas faire ta première communion l’année prochaine.

christine, l’embrassant.

Et puis je penserai à vous et à François pour vous imiter ; la première fois que Maurice viendra, vous verrez, cher père, comme je serai bonne ! »

Les bonnes résolutions de Christine portèrent leur fruit ; Maurice crut voir que Christine l’aimait enfin comme il désirait en être aimé, et il devint plus gai et plus aimable pendant ses visites.

Le jour où François revint de chez Maurice, comme nous l’avons dit, il avait trouvé son pauvre protégé fort triste ; ses parents lui avaient annoncé que, n’ayant pas été à Paris depuis près d’un an, leurs affaires s’étaient dérangées et les obligeaient à y aller passer un ou deux mois ; que, de plus, leur père était assez gravement malade et les demandait ; qu’il fallait s’apprêter à partir sous peu de jours, et qu’Adolphe entrerait au collège dès leur arrivée à Paris.

« Alors, dit Maurice, j’ai supplié maman de me laisser ici et de ne pas m’exposer à la honte, aux humiliations pénibles que je subirais à Paris. Maman, inquiète de ma santé, ne veut pas me quitter, et pourtant elle est obligée d’aller à Paris pour ses affaires et pour mon grand-père. Il faut donc que je me laisse emmener, que je subisse toutes les peines que je prévois. Si papa pouvait y aller seul, je m’y résignerais encore ; et quant à Adolphe, je comprends bien qu’ici il ne travaille