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m. de nancé.

Il reviendra peut-être, mon enfant ; et, s’il rentre trop tard, tu viendras chez moi, je te donnerai ta leçon d’histoire.

christine.

Oh ! merci, mon père ! J’aime tant quand c’est vous qui me donnez mes leçons… Mais, dites-moi, mon père, est-ce vrai que vous ne me soignez que pour maman, et que vous ne m’aimez qu’en souvenir d’elle ?

m. de nancé.

Ma pauvre petite, je te soigne pour toi, je ne t’aime que pour toi. Ce que j’en ai dit à ta maman, c’était pour adoucir sa mauvaise humeur, pour détourner son intention du reproche qu’elle t’adressait, et de crainte que ta grande tendresse pour nous ne lui donnât la pensée de te faire revenir chez elle. Tu juges quel chagrin c’eût été pour moi, pour François et pour toi-même.

christine.

Je crois que j’en serais morte ! Vous quitter, rentrer là-bas après avoir été heureuse et aimée ici, vous savoir dans le chagrin, vous et François ! Mon Dieu ! mon Dieu ! oui, j’en serais morte !

— Pst ! pst ! est-elle partie ? » dit une voix qui semblait venir du ciel.

M. de Nancé et Christine levèrent la tête et virent apparaître à une lucarne du grenier la tête de Paolo, inquiet et alarmé.

m. de nancé.

Vous voilà ! Que faites-vous donc là-haut ? Je vous croyais sorti.