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madame des ormes.

Votre fils ? Ah oui ! c’est vrai ! C’est ce joli petit là-bas. À la bonne heure ! Il ne grandit pas comme une perche, lui ! il ne vous fait pas vieux par sa taille. Adieu, cher Monsieur ! Paolo, venez, avec moi ; j’ai besoin de vous. Adieu, Christine. »

Mme des Ormes fit quelques pas, puis revint.

« À propos, Christine, tu n’as pas besoin de venir me voir chez moi. Ne la laissez pas venir, cher Monsieur de Nancé. Je viendrai la voir chez vous… Adieu… Eh bien, où est Paolo ?… Paolo !… mon pauvre Paolo ! Il sera parti en avant dans son empressement de me voir. »

Et Mme des Ormes hâta le pas pour rentrer et retrouver Paolo, auquel elle voulait faire exécuter différents travaux dans ses appartements.

M. de Nancé fut quelques minutes avant de revenir de son étonnement. Cette mère retrouvant sa fille sans aucune joie, aucune émotion, après une séparation de huit mois ! ne s’occupant que de la taille et de l’âge de sa fille, qu’elle veut cacher pour se rajeunir elle-même ! c’était plus révoltant encore que l’indifférence passée ; et la tendresse de M. de Nancé pour Christine se révoltait d’un accueil aussi froid.

François et Christine n’étaient pas encore revenus de leur frayeur d’être séparés, et de leur stupéfaction de se sentir réunis pour longtemps.

christine.

Oh ! François, François ! quel bonheur que j’aie tant grandi ! Je vais tâcher de beaucoup manger