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françois.

Eh bien, c’est ça qui l’attriste ; il a bien vu que tu t’approchais avec répugnance, presque avec dégoût, dit-il.

christine.

C’est vrai, mais c’est sa faute.

françois.

Comment, sa faute ? C’est sa chute pendant l’incendie qui l’a si terriblement défiguré.

christine.

Oui, mais écoute, François ; avant je ne l’aimais pas, parce qu’il était méchant pour toi. Le bon Dieu l’a puni ; je l’ai plaint beaucoup et je lui ai pardonné quand il est devenu bon et qu’il t’a aimé. Aujourd’hui, quand il est entré, il m’a fait pitié et j’étais disposée à lui porter un peu d’amitié ; mais il m’a demandé de l’aimer comme je t’aime, et alors… (le visage de Christine exprima une vive émotion), alors… je l’ai,… je ne l’ai plus aimé du tout. Je l’ai trouvé ridicule et bête ! C’est sot de sa part ; cela prouve qu’il n’a pas de cœur, qu’il ne comprend pas la reconnaissance, la tendresse que j’ai pour toi et pour notre père ; il ne comprend pas que je ne peux aimer personne comme je vous aime ; que je ne suis heureuse qu’ici, avec vous, et que chez maman et partout je serai malheureuse loin de vous. Et quand maman et papa reviendront, je serai désolée. »

Christine fondit en larmes ; François la consola de son mieux, ainsi que M. de Nancé, qui lui dit qu’elle était une petite folle ; que ses parents ne