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maurice.

Bonne Christine, serez-vous aussi mon amie comme vous l’êtes de François ?

christine.

Comme de François, jamais. Je ferai ce que je pourrai pour vous, je vous aiderai, je vous amuserai, je vous rendrai des services. Mais pour François, c’est autre chose. Je ne peux aimer personne comme j’aime François et M. de Nancé. »

François était enchanté de cette déclaration si franche de Christine ; Maurice redevenait triste ; bientôt il se plaignit d’éprouver de la fatigue, et on rentra ; après une demi-heure de conversation, il se leva, dit adieu à tout le monde et s’en alla. Christine courut à lui, lui offrit son bras ; il l’accepta en souriant tristement.

« Christine, dit-il en la quittant, je suis bien malheureux, et je n’ai pas un ami.

christine.

Vous avez François. Et François vaut tous les amis du monde. Adieu, Maurice, à bientôt, j’espère. »

Christine rentra dans le salon. Elle s’approcha de M. de Nancé, qui lisait dans un fauteuil, et, lui passant un bras autour du cou :

« Mon père, dit-elle.

— Ah ! ah ! ceci annonce une confidence ou une confession, dit M. de Nancé en l’embrassant et en posant son livre. Voyons, de quoi s’agit-il, mon enfant ?

— Mon père, répéta-t-elle tout bas, Maurice me