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françois.

Veux-tu venir demain ? je préviendrai papa.

maurice.

Très bien ; au revoir, à demain à deux heures. »

Ils se séparèrent et François annonça la visite de Maurice. M. de Nancé en fut bien aise pour François, qui formait là une nouvelle et agréable intimité.

Le lendemain, quand Maurice entra, embarrassé et honteux de sa ridicule apparence, François et Christine coururent à lui. Christine fut presque effrayée et repoussée au premier aspect. mais, surmontant sa répugnance par un sentiment de bonté, elle s’approcha de Maurice et l’embrassa.

« Pauvre Maurice, dit-elle, je sais combien vous avez souffert ; j’ai tout su par François.

maurice.

Qui m’a pardonné comme vous me pardonnez, bonne Christine. Dieu m’a bien puni de mes méchantes moqueries à l’égard du bon François. Je riais de votre amitié pour lui, de votre généreuse défense contre mes ignobles attaques. À présent je comprends le bonheur d’être aimé et défendu par un ami, et j’envie son heureux sort d’avoir une amie telle que vous.

christine.

Moi ! je suis une pauvre petite amie qui dois tout à François et à M. de Nancé ! Sans eux je serais ignorante, sotte, méchante.

maurice.

Ignorante, peut-être ! Mais sotte et méchante, jamais.