Cer Monsieur de Nancé, ze ne souis pas bête, quoique z’aie l’air d’oune imbécile ; c’est comme ça qu’il faut faire avec cette Signora absourdissima. Elle croit qu’elle est souperbe, zé lui dis qu’elle est souperbe ; elle croit que zé l’adore. Voilà la Signora ensantée ; ze souis peut-être le seul qui dise comme elle ; alors elle pardonne et ne se fasse pas quand ze viens donner des leçons à ma Christinetta. Voilà pourquoi z’ai écrit comme oune imbécile.
Nous verrons si vous avez deviné juste, mon cher Paolo ; je le désire pour vous. »
Deux jours après, Paolo entra triomphant chez M. de Nancé, et lui présenta une lettre.
« Prenez, Signor, lisez, voyez si Paolo est oune bête ! »
M. de Nancé déploya le papier et lut :
« Mon bon et cher Paolo, votre charmante lettre m’a touchée et m’a bien fait regretter les injures que je vous ai écrites. Pauvre Paolo ! Pardonnez-moi ; je vous accepte pour esclave et je vous traiterai en bonne maîtresse. Adieu, mon esclave. Je m’amuse beaucoup, je donne des bals ; je danse toute la nuit.
« Folle ! dit M. de Nancé en levant les épaules.