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Paolo partit en courant, malgré les cris de Brigitte, et arriva tout essoufflé chez M. de Nancé au moment où les enfants venaient de se coucher.

m. de nancé.

Qu’y a-t-il donc, mon pauvre Paolo ? Vous arrivez comme un homme poursuivi par des loups.

paolo.

Oh ! caro Signor, z’aimerais mieux oune bande de loups que Mme des Ormes ; ze me souis sauvé cé vous ; elle veut m’emmener, me faire roi Assouérous, m’épouser. C’est impossible, Signor ! impossible ! Ze ne veux pas être son mari ! Ze ne veux pas sasser ce pauvre M. des Ormes ! Quoi faire, Signor ! elle va me relancer partout ; à Arzentan, cé vous, partout ! »

M. de Nancé riait à se tenir les côtes ; il calma le pauvre Paolo, lui expliqua ce que Mme des Ormes voulait de lui, et quelle serait la vie qu’il mènerait à Paris. Paolo frémit, pria M. de Nancé de le cacher jusqu’après le départ de sa persécutrice et de lui permettre de venir passer quelques jours chez lui, de peur que Mme des Ormes ne le fît enlever à Argentan. M. de Nancé lui promit secours et protection, consentit volontiers à le garder tant qu’il voudrait rester à Nancé, et lui demanda où il avait dîné.

paolo.

Noulle part, Signor ! Cette femme m’a fait perdre la tête et l’appétit.

m. de nancé.

Vous allez dîner ici, mon pauvre Paolo. Je vais