Page:Ségur - François le bossu.djvu/225

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rire, pour s’amuser. Il faut absolument que je vous emmène.

paolo.

Signora, de grâce ! laissez-moi avec M. de Nancé, mon bon ami. Ze souis trop bête pour être un roi.

madame des ormes.

Ça ne fait rien. Assuérus était très bête. Vous allez coucher ici ; je vous emmènerai demain avec moi. Brigitte, faites préparer un lit pour M. Paolo, je l’emmène à Paris. Sans adieu, mon cher Paolo. Brigitte, faites préparer un dîner pour M. Paolo. Je pars ; à demain. »

Mme des Ormes sauta dans un coupé, qui s’éloigna rapidement. Paolo resta sur le perron sans voix et sans mouvement. Revenant à lui enfin et se frappant la tête de ses poings :

« Imbécile ! qu’ai-ze fait ? Elle va m’emmener ! ze ne veux pas moi avoir oune femme si horrible et si ridicoule ! Ze veux la laisser au pauvre M. des Ormes !… Quel diable d’Assouérous ! Ze ne souis par Assouérous ! ze souis le pauvre Paolo, et ze veux être le pauvre Paolo et rester avec le bon M. de Nancé, qui ne me fait zamais enrazer comme cette femme ridicoule. Et ze veux rester et donner des leçons à mon petit François… Quel bon garçon !… Et à ma Christinetta !… Quelle bonne, douce demoiselle ! Si vive, si gaie ! et qui vous entortille avec ses grands yeux bleus si doux, et qui rient toujours… Quoi faire ? Ze vais parler à M. de Nancé ; ze me moque bien du dîner de la Signora ; ze ne veux pas de son dîner, moi. »