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la main de M. de Nancé, et s’éloigna en courant et sautillant comme elle était venue.

Quand elle ne fut éloignée, Christine et François, dont le cœur bondissait de joie, se jetèrent dans les bras l’un de l’autre, puis Christine se jeta dans ceux de M. de Nancé, qu’elle embrassait en répétant :

« Mon père ! mon père ! mon bon père ! Vous m’avez sauvée ! Que je vous aime, cher, cher père ! »

M. de Nancé, attendri, lui rendit ses baisers.

« Chère enfant ! Oui, je suis ton père d’adoption ; tu sais si je t’aime tendrement. »

Et il réunit dans ses bras ces deux enfants dont l’un était à lui, et dont l’autre lui était seulement confié, mais il les aimait presque d’une égale tendresse.

La rentrée au château de Nancé fut triomphale ; des cris de joie annoncèrent à Bathilde le séjour de Christine au château. Le dîner, la soirée furent une fête et un éclat de rire continuel. Christine se coucha, installée dans la maison de son cher François et fut longtemps à s’endormir, tant la joie l’agitait. François était au moins aussi heureux ; et M. de Nancé l’était plus sérieusement et plus profondément.