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lerais jamais, et puis parce que je te ferais de la peine et à ton papa aussi en faisant mal.

françois.

Bonne Christine ! je plains le pauvre Maurice, s’il doit rester infirme, de n’avoir pas une chère petite Christine comme moi.

christine.

Il n’a qu’à prendre pour amie une des demoiselles Guibert.

françois.

Ce ne sont pas des Christine. »

Un domestique entra.

« M. de Nancé demande M. François et Mlle Christine. »

Les enfants coururent chez M. de Nancé.

« Vous nous demandez, papa ? dit François.

— Oui, chers enfants ; je reçois un petit mot de Mme des Ormes qui me demande d’aller de suite chez elle avec toi, François, et avec toi, Christine ; je ne sais pas ce qu’elle désire de nous. Il faut y aller, mes enfants ; apprêtez-vous, nous irons à pied par les prairies. »

Les enfants et Isabelle furent prêts en cinq minutes ; M. de Nancé les attendait sur le perron ; ils coururent gaiement en avant. M. de Nancé les suivait avec Isabelle.

« Que peut me vouloir Mme des Ormes ? se demandait-il. Elle est si bizarre, si absurde, que je crains toujours quelque sottise dont ma petite Christine serait victime… et mon pauvre François aussi par conséquent… Je vais le savoir bientôt,