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avons reçu si grossièrement avant-hier, et qui veut continuer ses visites, malgré notre méchanceté ?

adolphe.

Je déteste ce vilain bossu ; les bossus sont toujours méchants ; c’est toi-même qui l’as dit.

maurice.

J’ai mal dit, car François est bon.

adolphe.

Est-ce qu’on sait s’il est bon ou méchant ?

maurice.

Ce qu’il fait pour nous prouve qu’il est bon. S’il vient demain, je t’en prie, sois poli pour lui, et parle-lui. »

Adolphe ne répondit pas ; Maurice était fatigué, il ne dit plus rien.

En revenant à la maison avec son père, François lui raconta avec bonheur ce que lui avait dit Maurice. M. de Nancé partagea le triomphe de François et lui fit voir combien la bonté et l’indulgence réussissaient mieux que la colère et la sévérité.

« Continue ta bonne œuvre, cher ami, peut-être s’améliorera-t-il tout à fait. C’est un vrai bonheur quand on peut rendre bons les méchants. »

Christine fut enchantée du résultat de cette seconde visite, et encouragea François à continuer et à tâcher de ramener aussi Adolphe à de meilleurs sentiments.

Pendant deux mois, François retourna tous les jours chez les Sibran. Adolphe guérit de ses brûlures au bout d’un mois ; il resta rebelle aux sol-