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m. de nancé.

De l’éducation des enfants, et des sacrifices qu’on doit leur faire.

christine.

Ce n’est pas difficile à comprendre. Il faut faire comme vous, voilà tout. Je comprends très bien tous les sacrifices que vous faites à François. Je vois que vous restez toujours à la campagne pour l’éducation de François ; que vous ne voyez que les personnes qui peuvent être utiles ou agréables à François ; que vous me laissez venir si souvent vous déranger et vous ennuyer chez vous, pour François ; que vous m’apprenez à être bonne et pieuse, pour François ; que vous m’aimez enfin pour François ; que vous…

m. de nancé, l’embrassant.

Assez, assez, chère enfant ; tu es trop modeste pour ce qui te regarde et trop clairvoyante pour le reste. Dans l’origine, je t’ai aimée et attirée pour François, mais je t’ai bien vite aimée pour toi-même, et, après François, tu es la personne que j’aime le plus au monde. François le sait bien : nous parlons souvent de toi, et nous nous entendons très bien pour t’aimer.

christine, se jetant à son cou.

Je suis bien contente de ce que vous me dites là ! Comme je vous aime, cher, cher Monsieur de Nancé ! Et comme cela m’ennuie de vous appeler monsieur ! J’ai toujours envié de vous dire : papa.

m. de nancé.

Ne fais jamais cela, mon enfant ; ce serait mal.