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munion sous la direction du bon curé du village et guidé par son père, dont la piété touchait et encourageait François et Christine.

Dès les première temps qui suivirent l’entrée d’Isabelle chez Christine, ils eurent occasion d’exercer la vertu de charité à l’égard de Maurice et d’Adolphe. Les brûlures d’Adolphe le faisaient souffrir beaucoup, mais ce n’était rien auprès de ce que souffrait Maurice. Outre des brûlures, le médecin lui avait trouvé les reins et le dos contusionnés et déviés, et les jambes toutes disloquées.

On les transporta chez eux la nuit même de l’incendie ; et ce fut après qu’ils furent installés dans leurs lits, que les deux médecins appelés commencèrent à panser les brûlures et à remettre les membres démis et brisés. Paolo avait demandé à assister à l’opération ; il voulut donner des conseils, et faire autrement que ne faisaient les médecins pour remettre les membres disloqués et brisés. Mais on se moqua de ses avis, et on refusa de les suivre.

Paolo se retira en branlant la tête, et dit le lendemain à M. de Nancé :

« Mauvais, mauvais pour le Maurice ! Sera bossou et horrible ; les zambes mal arranzées ; très mal ! C’est abouminable ! Moi z’aurais fait bien ; pas comme ces zens imbéciles. »

Maurice poussa des cris lamentables pendant cette opération, qui dura une demi-heure environ. Maurice se trouvait dans l’impossibilité de remuer, à cause des appareils qui maintenaient ses jambes