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demander tout ce qu’ils désiraient, et échappa à leurs remerciements mille fois répétés, en rentrant dans son appartement ; il embrassa son petit François endormi et se coucha après avoir, lui aussi, remercié le bon Dieu de lui avoir donné un si excellent fils.

Christine dormit tard et se réveilla le lendemain tout étonnée de ne pas connaître sa chambre ; elle ne tarda pas à se ressouvenir des événements de la veille, et son cœur bondit de joie quand elle pensa qu’elle reverrait François et M. de Nancé et qu’elle déjeunerait avec eux, chez eux. À peine Isabelle l’eut-elle habillée et lui eut-elle fait faire sa prière, que François entra ; Christine courut à lui et se jeta dans ses bras.

« Oh ! François, garde-moi toujours chez toi ! Je me sens si heureuse ici ! mon cœur est tranquille comme s’il dormait.

françois.

Je serais bien, bien content de te garder toujours, mais ton papa et ta maman ne voudront pas.

christine.

Pourquoi ? qu’est-ce que ça leur fait ? Tu vois bien qu’ils m’ont oubliée hier dans ce château brûlé.

françois.

C’est parce que tout le monde était agité par cet incendie. Tu vas voir qu’ils vont t’envoyer chercher… En attendant, je viens t’emmener pour déjeuner. Je déjeune toujours avec papa, et j’ai dit que tu déjeunerais avec nous. Veux-tu ?