Page:Ségur - François le bossu.djvu/171

Cette page a été validée par deux contributeurs.
madame de sibran.

Dieu soit loué ! ils sont en sûreté ! Les avez-vous vus ? Où étaient-ils ?

m. de nancé.

Je ne saurais vous dire, Madame. Nous étions tous trop occupés pour avoir des détails. Mais, comme le disait le domestique que j’ai questionné, il est clair qu’ils ne pouvaient courir aucun danger, quand même ils se seraient trouvés dans le foyer de l’incendie ; au rez-de-chaussée, à six pieds de terre, il ne pouvait rien leur arriver.

madame de sibran.

Vous avez raison, mais un incendie est toujours si terrible ; Dieu vous bénisse, mon cher Monsieur, pour les nouvelles rassurantes que vous êtes venu me donner, et que mon mari… »

Un grand cri, cri de détresse et de terreur, interrompit sa phrase inachevée. À une mansarde du château, éclairée par les flammes, apparurent deux têtes livides, épouvantées, criant au secours ; c’étaient Maurice et Adolphe. MM. de Sibran, des Ormes et les domestiques étaient en bas ; leur cri d’épouvante avait répondu au cri de détresse des enfants. M. de Sibran se laissa tomber par terre ; M. des Ormes, les mains jointes, la bouche ouverte, répétait : « Mon Dieu ! mon Dieu ! » mais ne bougeait pas. Les domestiques criaient et couraient.

Mme de Sibran se releva et se précipita pour secourir ses fils, mais Dieu lui épargna la douleur de