Page:Ségur - François le bossu.djvu/162

Cette page a été validée par deux contributeurs.
christine.

On administre des corrections aux méchants comme vous, à des garçons mal élevés comme vous. François est toujours bon, et s’il a les yeux rouges, c’est par bonté pour moi et pour sa bonne. Et s’il a l’air triste, c’est parce qu’il est bon : il est cent fois mieux avec son air triste et doux que s’il avait l’air sot et méchant.

adolphe.

Avec ça, il a une belle tournure, une belle taille.

christine.

Attendez qu’il ait vingt ans, et nous verrons lequel sera le plus grand et le plus beau de vous deux.

maurice.

Ha, ha, ha ! quelle niaiserie ? attendre huit ans ! »

Christine, rouge et irritée, allait répondre, lorsque François l’arrêta.

françois.

Laisse-les dire, ma chère Christine ! Ces pauvres garçons ne savent ce qu’ils disent : ne te fâche pas, ne me défends pas. Quel mal me font-ils ? Aucun. Et ils se font beaucoup de mal en se faisant voir tels qu’ils sont. Tu vois bien que toi et moi nous sommes vengés par eux-mêmes.

bernard.

Bien répondu, François ! bien dit ! Tu sais joliment te défendre contre les méchantes langues.

françois.

Je ne me défends pas, Bernard, car je ne me crois pas attaqué. Je calme Christine qui allait s’emporter. »