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isabelle.

Alors, puisque Madame veut bien me témoigner la confiance que je crois mériter, je suis prête à retourner chez Madame. Mais Mlle Christine est toute décoiffée et chiffonnée ; elle ne peut pas dîner ainsi avec ces dames.

madame des ormes.

Vous viendrez avec nous et vous l’arrangerez là-bas ou en route ; ça ne fait rien. Voyons, partons tous ; nous sommes en retard. Monsieur de Nancé, venez avec moi dans ma voiture ; les enfants et Isabelle suivront dans la vôtre. »

M. de Nancé, trop poli pour refuser cet arrangement, offrit le bras à Mme des Ormes et monta dans sa calèche. Isabelle et les enfants montèrent dans le coupé de M. de Nancé. Ils arrivèrent tous un peu tard chez les Guibert, mais encore assez à temps pour n’avoir pas dérangé l’heure du dîner. Quelques instants après, M. des Ormes entra ; il avait perdu du temps en faisant un détour pour s’expliquer avec Isabelle au château de Nancé ; tout le monde en était parti, et lui-même vint les rejoindre chez les Guibert. Après avoir salué M. et Mme de Guibert, il s’avança vivement vers M. de Nancé.

« J’ai bien des excuses à vous faire, Monsieur, du mauvais accueil que j’ai fait à la personne recommandée par vous, mais j’ignorais que vous eussiez écrit à ma femme, qu’elle eût vu la bonne de François, qu’elle l’eût prise de suite, et comme je ne connaissais pas de vue cette bonne, que je