Pourquoi ne me l’avez-vous pas dit ?
Parce que le choix d’une bonne me regarde, que vous n’y entendez rien et que je ne suis pas obligée de vous demander des permissions pour agir comme je l’entends.
Votre cachotterie est cause d’un grand désagrément pour nous. Ne connaissant pas cette bonne, je l’ai renvoyée.
Vous l’avez renvoyée ! Mais vous avez perdu le sens ! Jamais je ne retrouverai une femme sûre comme cette Isabelle ! Courez vite ; retenez-la, dites-lui de venir me parler.
C’est trop tard ; elle est partie.
Partie ! c’est trop fort ! c’est trop bête ! c’est méchant pour Christine que vous prétendez aimer, grossier pour moi qui ai choisi cette femme, injurieux pour cette pauvre bonne, et impertinent pour M. de Nancé qui me la recommande comme une merveille.
Je suis désolé vraiment…
Il est bien temps de se désoler quand la sottise est faite. Et voilà l’heure de partir pour ce dîner ! Brigitte, allez chercher Christine. »