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madame de cémiane.

Pourquoi donc paraissez-vous surpris que ma fille et ma nièce accueillent bien votre petit François ! Je m’étonnerais du contraire.

m. de nancé.

Je serais bien heureux, Madame, que tout le monde pensât comme vous ; mais l’infirmité de mon pauvre enfant le rend si timide ! Il est si habitué à se voir l’objet des railleries et de l’aversion de tous les enfants, qu’il doit être heureux de se voir fêté et embrassé par vos bonnes et charmantes petites filles.

— Pauvre enfant ! » dit Mme de Gémiane en le regardant avec attendrissement.

Les enfants s’étaient rapprochés. Gabrielle et Christine tenaient chacune une main du petit garçon qu’elles faisaient courir, et qui riait de tout son cœur de cette course forcée.

gabrielle.

Maman, le petit garçon nous a dit qu’on se moquait de lui et que personne ne voulait l’embrasser. Pourquoi ? il est très bon et très gentil. »

Mme de Cémiane ne répondit pas ; le petit François la regardait avec anxiété ; M. de Nancé soupirait et se taisait également.

christine.

Monsieur, pourquoi se moque-t-on du petit garçon ?

m. de nancé.

Parce que le bon Dieu a permis qu’il fût bossu à la suite d’une chute, mes enfants ; et il y a des