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brassant Isabelle. M. des Ormes regardait d’un air étonné l’attendrissement de la bonne et les larmes de Christine, qui s’écria dans son chagrin :

« Dites à mon bon François que je voudrais être morte ; je serais bien plus heureuse.

m. des ormes.

Ah çà ! Christine, tu perds la tête. Quelle sottise de te mettre à pleurer parce que je ne garde pas une bonne que je ne connais pas, que personne ne connaît et qui est ici depuis quelques instants, je pense ! »

Christine voulut répondre, mais elle ne put prononcer une parole. Isabelle ramassa promptement le peu d’effets qu’elle avait sortis de sa malle, embrassa une dernière fois Christine, et se disposa à partir en disant :

« J’enverrai demain chercher la malle, Monsieur ; vous permettrez peut-être que je la laisse ici ; mais si elle vous gêne, je demanderai à M. de Nancé de vouloir bien l’envoyer chercher de suite.

m. des ormes.

M. de Nancé ! vous le connaissez ?

isabelle.

Oui, Monsieur ; je viens de chez lui.

m. des ormes.

Comment, vous seriez… ? Mais ne vous a-t-il pas donné une lettre pour moi ?

isabelle.

Non, Monsieur ; j’en avais une pour Madame, qui m’a arrêtée de suite ; mais je vous assure