Comme te voilà bien coiffée ? Avec qui es-tu ici ?
Avec ma bonne, papa ; c’est elle qui m’a coiffée et habillée.
Quelle bonne ? d’où vient-elle ? Que veut-dire ça ? (Encore une sottise de ma femme, pensa-t-il.) J’en avais une qu’on m’a recommandée et que j’attends depuis le déjeuner. Je suis fâché, Madame, dit-il en s’adressant à Isabelle, que vous soyez installée ici sans que j’en aie rien su ; mais je ne puis confier ma fille à une inconnue, et je vous prie de ne pas vous regarder comme étant à mon service.
Je croyais vous obliger, Monsieur, d’après ce que m’avait dit Mme des Ormes, en venant de suite près de Mademoiselle ; mais du moment que ma présence ici vous déplaît, je me retire ; vous me permettrez seulement de rassembler mes effets que j’avais rangés dans l’armoire. »
L’air digne, le ton poli d’Isabelle frappèrent M. des Ormes, qui se sentit un peu embarrassé et qui dit avec quelque hésitation :
« Certainement ! prenez le temps nécessaire ; je ne veux rien faire qui puisse vous désobliger ; vous coucherez ici si vous voulez.
Merci, Monsieur, je préfère m’en retourner chez moi. Adieu donc, ma pauvre Christine ; je vous regrette bien sincèrement, soyez-en certaine. »
Christine pleurait à chaudes larmes en em-