maîtresse de faire tout ce que tu voudras, puisque Mme des Ormes ne s’occupe pas du tout de la pauvre Christine.
— Tu as raison, mon François, tu as raison, mais… il faut du temps pour m’habituer à la pensée de vivre dans une autre maison que la tienne, ne pas t’embrasser tous les matins, et tant d’autres petites choses que j’abandonne avec chagrin. »
François pensait comme sa bonne, il ne répondit pas ; ils arrivèrent au château des Ormes, ils montèrent chez Christine, qui finissait sa leçon avec Paolo. En apercevant François elle poussa un cri de joie et se jeta à son cou. François, déjà disposé aux larmes, s’attendrit de ce témoignage de tendresse et pleura amèrement.
« François, mon cher François, pourquoi pleures-tu ? s’écria Christine en le serrant dans ses bras. Dis-moi pourquoi tu pleures.
C’est le départ de ma bonne qui me fait du chagrin ; mais je suis bien content qu’elle soit avec toi ; elle t’aimera ; tu seras heureuse, aussi heureuse que j’ai été heureux avec elle.
Mais alors… pourquoi l’as-tu laissée partir de chez toi ?
Pour que tu sois heureuse. Parce que je craignais pour toi une autre Mina.
François ! mon bon cher François ! que tu es bon !