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ce que vous voudrez, pour que je n’entende plus parler de rien et qu’on me laisse tranquille. Entrez chez moi tout de suite ; je n’ai personne auprès de ma fille. Tenez, emmenez Christine avec ses livres et ses paperasses. Monsieur Paolo, vous allez lui donner la leçon là-haut dans sa chambre.

— Et le piano, Signora ?

— Je ne veux pas qu’elle touche au piano du salon ; faites comme vous voudrez, ayez-en un où vous pourrez, pourvu que je n’aie rien à acheter, rien à payer, et qu’on ne m’ennuie pas de leçons et de tout ce qui les concerne. Au revoir, Monsieur Paolo ; allez, Isabelle ; va-t’en, Christine. »

Et elle disparut. Paolo tout démonté, Isabelle fort étonnée, Christine très ahurie, quittèrent le salon ; Christine succombait sous le poids des livres et des cahiers ; Isabelle les lui retira des mains ; Paolo les prit à son tour des mains d’Isabelle.

« Permettez, Donna Isabella, c’est trop lourd pour vous. Mais… où faut-il les porter, Signora Christina ?

christine.

En haut, dans ma chambre. Qui est cette dame ? demanda-t-elle tout bas à Paolo.

paolo.

C’est la bonne que vous a donnée votre ami François ; c’est sa Donne, donna Isabella.

christine.

C’est vous, Madame Isabelle, que François aime tant ? Il m’a bien souvent parlé de vous… Et vous