Page:Ségur - François le bossu.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.
m. de nancé.

Fais comme tu voudras, cher enfant ; mais je suis très certain que ta bonne n’acceptera pas ta proposition. »

François remercia son père et courut chercher sa bonne ; il l’embrassa bien affectueusement.

« Ma bonne, dit-il, tu m’aimes bien, n’est-ce pas, et tu serais contente de me faire plaisir ?

la bonne.

Je t’aime de tout mon cœur, mon François, et je ferai tout ce que tu me demanderas.

françois.

Je te préviens que je vais te demander un sacrifice.

la bonne.

Parle ; dis ce que tu veux de moi. »

François fit savoir à sa bonne ce que Paolo venait de lui raconter ; il lui expliqua la triste position de Christine, son abandon ; il dit combien Christine l’aimait, combien elle lui était attachée et dévouée, et combien il serait heureux de la savoir aimée et bien soignée. Il finit par supplier sa bonne de se présenter chez Mme des Ormes pour être bonne de Christine.

la bonne.

C’est impossible, mon cher enfant ; jamais je n’entrerai chez Mme des Ormes, je serais malheureuse chez elle et loin de toi.

françois.

Tu ne serais pas malheureuse, puisqu’elle ne s’occupe pas du tout de Christine et que Chris-