grand, c’est-à-dire, ajouta-t-il en souriant, que j’ai douze ans et que je suis raisonnable, que je travaille sagement, que je me lève, que je m’habille seul, que je suis presque toujours avec vous.
Tout cela est très vrai, cher enfant ; mais en quoi cela peut-il arranger l’affaire de Paolo !
Vous allez voir, papa. Vous voyez d’après ce que je vous ai dit, que je n’ai plus besoin des soins de ma bonne, que j’aime de tout mon cœur, mais qu’il me faudra quitter un jour ou l’autre. Je demanderai à ma bonne d’entrer chez Mme des Ormes pour me donner la satisfaction de savoir Christine heureuse.
Ta pensée est bonne et généreuse, mon ami ; elle prouve la bonté de ton cœur ; mais ta bonne ne voudra jamais se mettre au service de Mme des Ormes, qu’elle sait être capricieuse, désagréable à vivre. Elle est chez moi depuis ta naissance ; elle sait que nous lui sommes fort attachés ; elle t’aime comme son propre enfant, et il vaut mieux qu’elle reste encore près de toi pour bien des soins qui te sont nécessaires.
Pour les soins dont vous parlez, papa, nous avons Bathilde, la femme de votre valet de chambre ; elle m’aime, et je suis sûr que ma bonne serait bien tranquille, la sachant près de moi. Voulez-vous, papa ? Me permettez-vous de parler à ma bonne ?