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gabrielle.

Non, pas tout de suite, puisque maman nous attend pour promener ; mais quand nous serons revenues, nous travaillerons à ta robe.

christine.

Mais, en attendant, ma pauvre fille a froid.

gabrielle.

Je vais l’envelopper dans ce vieux petit manteau ; tu vas voir ; donne-la-moi. »

Gabrielle prend la poupée, l’enveloppe de son mieux et la met dans un fauteuil.

gabrielle.

Là ! elle est très bien ! Viens, à présent ; maman nous attend. Dépêchons-nous. »

Christine embrasse Gabrielle, qui l’entraîne hors de la chambre ; elles arrivent en courant à une allée couverte où se promenait leur maman avec un Monsieur et un petit garçon qui était un peu en arrière.

Gabrielle et Christine le regardent avec surprise. Il était un peu plus grand qu’elles, gros, d’une tournure singulière ; sa figure était jolie, ses yeux doux et intelligents, il avait une physionomie très agréable, mais l’air craintif et embarrassé.

Christine s’approche, lui prend la main :

« Viens, mon petit, jouer avec nous ; veux-tu ? »

L’enfant ne répond pas ; il regarde d’un air timide Gabrielle et Christine.

« Est-ce que tu es sourd, mon petit ? demanda Gabrielle amicalement.

— Non, répondit l’enfant à voix basse.