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madame des ormes.

Allons ! en voilà d’une autre. Comment croyez-vous ces sottises, et qui vous a fait ces contes ?

m. des ormes.

C’est moi qui ai vu et entendu de mes yeux et de mes oreilles.

madame des ormes.

Mais puisque, au contraire, Mina s’est plainte que le cuisinier ne donnait pas à Christine son chocolat ! Elle prend le parti de Christine !

m. des ormes.

Que m’importent les plaintes de Mina ? Je l’ai vue et entendue traiter Christine et Paolo comme elle ne devrait pas traiter une laveuse de vaisselle, et je suis venu vous prévenir que je l’ai chassée du salon et que je la chasserai de la maison.

madame des ormes.

Encore un ennui ! une bonne à chercher ! Pourquoi vous mêlez-vous des bonnes ? Est-ce que cela vous regarde ?

m. des ormes.

Ma fille me regarde, et, à ce titre, la bonne me regarde aussi. Quant à ce chocolat, je parie que c’est quelque méchanceté de Mina.

madame des ormes.

Vous accusez toujours Mina ; vérifiez le fait ; parlez au cuisinier.

m. des ormes.

C’est ce que je vais faire, ici, et devant vous.

madame des ormes.

Non, non, pas devant moi, je vous en prie ; c’est à mourir d’ennui, ces querelles de domestiques.